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 Point sur la Situation Alimentaire N°247-Novembre 2021

AMASSA Le Paysan du Sahel n°22 (Mali)
paru le 7 avril 2009

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Editorial Aussi paradoxal que cela puisse paraître !
Selon les estimations des services techniques nationaux chargés du suivi des campagnes agricoles, la campagne agricole 2008/09 a été jugée bonne. L’enquête agricole de conjoncture a donné un résultat provisoire de près de 5.000.000 de tonnes de céréales avec un excédent céréalier net estimé à 716.670 tonnes. Avec un tel résultat l’on devrait s’attendre logiquement à un renflouement de l’offre de plus en plus importante sur les marchés par les produits issus de la nouvelle récolte et les anciens stocks. Aussi les niveaux des prix des céréales autant pour les céréales sèches que pour le riz devraient être bas à ceux d’une année normale. Car la théorie économique qui dit que : « quand l’offre augmente, le prix baisse » est aussi bien valable au Mali qu’à Wall Street, Tokyo ou Paris.
 
Paradoxalement, les mouvements de baisse de prix enregistrés depuis le début de la campagne de commercialisation 2008/09 ont été très limités dans le temps. Les prix ont même débuté à des niveaux supérieurs à ceux de l’année dernière. Contrairement aux années excédentaires précédentes, les prix des céréales ont cessé de baisser depuis déjà le mois de décembre mettant à rude épreuve la loi économique.
 
Le comportement atypique des prix des céréales observé en ce début de campagne de commercialisation 2008/09 a même déjà obligé les pouvoirs publics à autoriser des importations de riz en dépit des résultats de « l’initiative riz ». Toutefois un ensemble de facteurs entre autres explique ce comportement des prix :
 
·        en dépit de la bonne production enregistrée, on note l’inégale répartition de la production surtout pour certaines spéculations (maïs par exemple) ou certaines zones traditionnellement excédentaires en souffrance,
 
·        les prix ont eu du mal à baisser comme d’habitude en début de campagne de commercialisation car le niveau des prix déjà élevé aux sorties de la soudure et cela depuis le deuxième trimestre de l’année 2008, considérée ainsi comme l’année de la vie chère,
 
·        la cherté généralisée de la vie qui pousse les producteurs à aligner leurs prix sur ceux des autres produits,
 
·        l’augmentation des coûts de production notamment pour le riz et le maïs,
 
·        la satisfaction, en partie, des besoins financiers des producteurs par la vente de niébé, arachide, fonio, etc.
 
·        l’organisation des producteurs et leur capacité de plus en plus importante d’étaler la mise en marchés des céréales dans le temps,
 
·        les sensibilisations des producteurs à gérer au mieux les mises en marché et les informations reçues des perspectives d’achat de céréales surtout du riz dans le cadre de « l’initiative riz »,
 
·        le développement des moyens de communications (routières, téléphonie mobile, etc.…),
 
·        mais aussi la fiabilité des statistiques ?
 
Des difficultés d’accès aux céréales se posent avec acuité en perspectives pendant la période de soudure pour les populations à faible revenu, surtout dans les milieux urbains au regard des niveaux de prix pratiqués actuellement sur les marchés.
 
Vigilance est de rigueur donc 
 
Yacouba BALLO
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